Château
Au moyen âge ce château à allure de maison forte, au milieu de la ville, présentait un quadrilatère irrégulier de hautes murailles sans fenêtres surmontées de créneaux, avec un chemin de ronde et des échauguettes aux angles. Au centre s’élevait un très haut donjon d’où l’on pouvait observer les environs et communiquer avec les châteaux proches, Saint-Saturnin, Le Crest, Monton, la Sauvetat. A ses côtés il y avait deux autres tours plus petites. La vue panoramique de Saint-Amant dessinée en 1450 par Guillaume Revel montre bien la situation dominante de ce château dans la ville. L’édifice comportait une chapelle, une grande salle voûtée servant de réfectoire, une cuisine, des logements, un cuvage, une cave. C’était était le principal élément d’un fief comportant des terres, en particulier des vignes. Outre ses fonctions d’ouvrage défensif et de logement seigneurial c’était aussi le siège d’une exploitation agricole.
Les premiers seigneurs connus, au XIV° siècle, étaient les Bompart de la Courre dont l’un se qualifiait de « seigneur de Saint-Amant ». Par la suite ce château a changé souvent de propriétaire. Il est passé aux Fedit de la Barge, seigneurs du château de la Barge prés de Courpière, puis à l’importante famille des Boyer au XV° siècle. Il s’est alors appelé château de la Tour Boyer. En 1541 Antoine Boyer a rendu hommage à Catherine de Médicis pour la maison forte et le fief de la Tour Boyer à Saint-Amant. On sait que le château était alors décoré de nombreuses et belles tapisseries.
Au XVI° siècle Thomas Boyer, grand bâtisseur, a transformé le château avec l’aménagement de logements, la réalisation de la belle porte d’entrée et de fenêtres de style Renaissance, la construction des contreforts des murs.
Mais les Boyer ont fait l’erreur de soutenir le connétable Charles de Bourbon alors que celui-ci trahissait le roi. Leur château a donc été confisqué par le roi et donné au connétable Henri de Montmorency qui l’a cédé en 1575 à Jean de Beaufort-Montboissier. En 1602 le château a été vendu à dame Claude de la Tour, épouse de Jean de la Queille, seigneur de Chateaugay. En 1622 il a été vendu à Jean Laville, seigneur de la Tour Fondue. Celui-ci l’a vendu aux Jésuites de Clermont en 1643. En 1762 , la Compagnie de Jésus étant dissoute en France la propriété a été saisie et transférée au collège royal de Clermont qui l’a louée à Guillaume Dourif.
En 1792, après la révolution il a été fait injonction à ce citoyen Dourif de briser les armes, d’abattre les girouettes et de démolir les créneaux de la maison de la Barge, pour en faire disparaitre toute trace de noblesse. Le bâtiment a été ensuite vendu comme bien national à M. Maugue, représentant de l’Etat qui, après avoir profité de ses fonctions pour l’acheter à bas prix, l’a rapidement revendu à M. Thomas Mège. Il est passé ensuite par héritage à Jean-Baptiste Mège, médecin célèbre au début du XIX° siècle, auteur de nombreux ouvrages de médecine et médecin attitré du prince de Talleyrand.
Le haut donjon a été détruit en deux temps, en 1810 et 1825. Le bâtiment a été encore remanié au cours du XIX° siècle : percement de fenêtres, transformation d’une écurie en logement, construction d’une grange, construction d’une nouvelle cave et … inscriptions au dessus du portail d’entrée. L’auteur en est Barthélémy Mège, maire de Saint-Amant de 1871 à 1877, qui était notaire et a donc fait inscrire au dessus de sa porte la formule « verba volant, scripta manent » car c’était une sorte de publicité professionnelle.
A la fin du XIX° siècle le château de la Barge est devenu propriété d’un important vigneron de Saint-Amant. C’est toujours une propriété privée.