La place
Pallet

Cette place existait déjà au moyen âge. Elle se trouvait devant le rempart entourant la ville. Ce rempart correspondait à l’alignement des façades de maisons actuelles à l’ouest. Il y avait une croix au centre de la place.

C’était le foirail où se tenait régulièrement le marché aux bestiaux. A la fin du XVIII° siècle les transactions annuelles s’élevaient à : 20 bœufs, 300 vaches, 300 veaux ou génisses, 200 moutons, 2000 brebis et chèvres, 200 porcs. Curieusement il ne s’est jamais vendu beaucoup de vaches à Saint-Amant malgré  la situation de la commune à proximité de zones d’élevage de ces animaux. En 1862 le conseil municipal a décidé de spécialiser la place Pallet dans ce type de ventes, sans grand succès.

Les bestiaux vendus ici étaient pour une part utilisés sur place. Saint-Amant a en effet compté longtemps plusieurs dizaines de bouchers (22 au milieu du XIX° siècle) qui abattaient eux-mêmes les bêtes. Les peaux étaient apprêtées par les tanneries qui se situaient prés du pont, en contrebas du château, et qui utilisaient l’eau de la Monne.

Cette fonction commerciale de la place Pallet complétait les activités commerciales diversifiées situées ailleurs dans Saint-Amant : marchés hebdomadaires jusqu’à la fin du XX° siècle, foires jusqu’au milieu du XX° siècle, marchés aux céréales (aux « bled »), marchés au beurre, marchés au linge. Saint-Amant était un point de rencontre et d’échanges commerciaux entre les gens des montagnes et ceux des limagnes.

Jean-Baptiste Pallet a été un personnage marquant de la vie de Saint-Amant pendant la période troublée de la Révolution. Notable aisé, notaire royal,  propriétaire de la tannerie il a été le rédacteur du cahier de doléance, puis le premier maire de la commune en 1789. Son mandat a été interrompu en 1791 pour reprendre en 1792 dans des conditions difficiles car les révolutionnaires les plus militants, groupés dans une « Société des amis du bien public » s’opposaient constamment à la municipalité jugée trop modérée. En 1794, période de la Terreur, il a été mis en accusation, emprisonné à Clermont et finalement libéré après thermidor et la chute de Robespierre. Il a été président de l’administration du canton en 1795, puis maire de Saint-Amant de 1803 à 1819, avec une courte interruption en 1815. Sans héritier il a fait une importante donation à la commune pour créer un hospice pour les malades et les vieillards dans le bâtiment de la place Dourif.