Fontaines de Saint-Amant-Tallende

UN PEU D’HISTOIRE…

Au moyen âge, les habitants de Saint-Amant s’approvisionnent en eau au ruisseau de la Veyre, ou à un bac-fontaine à l’extrémité du pont de la Monne. En 1590, un puits est construit au centre des habitations, mais il tarit à certaines époques de l’année.

En 1630, au prix d’importants travaux depuis un captage réalisé à Saint-Saturnin, deux fontaines publiques sont installées Grande Place et place du marché au bled.
Le 3 mars 1880, Anatole Cousin De La Tour Fondue, maire, propose la construction de 7 fontaines en pierre de Volvic, dont celle du quartier de la Farge (actuellement place du Crest) en prenant à sa charge l’édification de celle de la place Pallet, près de son château.

La troisième fontaine du XIXè, circulaire et sans blason (place du 11 novembre), résulterait d’un don d’une famille noble ou d’une congrégation locale.

En 1966, pour des commodités de circulation, la municipalité décide de démolir plusieurs fontaines et transforme les dernières en jardinières, avant que deux soient restaurées et remises en eau au début des années 2000.

LE PROJET DE RESTAURATION

Les travaux consistent en la restauration et la remise en eau de trois fontaines places du 11 novembre, Pallet et du Crest.

Les deux premières nécessitent démontage complet et transport en atelier pour la réfection ou le remplacement des éléments (gardes) retaillés à l’identique y compris les blasons, la troisième fera l’objet d’une reprise partielle sur place. Celle de la place du 11 novembre, la seule de forme circulaire, est proche du péril.

La reprise des becs, porte seaux, crampons et la modification des fûts centraux, permettront la mise en place d’un système de pompe solaire en circuit fermé.

LES CONTREPARTIES

Les donateurs seront invités aux moments clefs de cette opération : dépose et repose des éléments, visite de l’atelier du sculpteur lors de la taille des gardes ou du blason, ….

Télécharger le bon de souscriptionDétails du mécénat

Présentation

Traditionnellement, les dénominations composées pour une commune font référence à une rivière qui l’arrose ou à un site particulier qui le domine : ce n’est pas le cas de Tallende pour Saint-Amant-Tallende.

Jusqu’à la révolution, notre village s’est dénommé Saint-Amant La Cheyre du nom de la Baronnie de la Cheyre dont il dépendait, et par référence à la coulée de lave qui nous domine depuis les puys de Lassolas et de la Vache.

Mais, d’après la loi du 28 pluviôse de l’an VIII, ou 15 février 1799, le territoire de la République ayant subi une nouvelle division en départements, arrondissements, cantons et communes, Saint-Amant devint alors chef lieu de canton avec le surnom de Tallende, à cause de la proximité de ces deux lieux.

En 1868, Tallende a été instituée commune par détachement du hameau de Tallende de la commune de Veyre.

Le bourg de Saint-Amant est assis dans une vallée, sur la coulée volcanique récente (Cheire) des puys de la Vache et de Lassolas (distants de 12 km) qui se termine à la limite de commune avec Tallende. Cette vallée est limitée par le plateau de la Serre au Nord et le puy de Peyronère au Sud. A leurs bases respectives, coulent deux ruisseaux d’Ouest en Est : La Veyre au Nord et la Monne au Sud.

Auparavant, lors de l’ère tertiaire, les chaînes des Alpes et des Pyrénées surgissent, ébranlant fortement le Massif Central, soulevant et basculant ses bordures, alors que le centre se lézarde et se disloque comme une dalle granitique. A la faveur des fissures, le magma interne, en fusion, jaillit et crée les volcans. Lorsque la pression intérieure est moins forte et que les matériaux rejetés par le volcan sont plus fluides, les émissions volcaniques se répandent au loin en coulées. Ces dernières forment des tables de basalte et se rependent dans les anciennes vallées. Elles ont protégé contre l’érosion les terrains sous-jacents, alors que le terrain avoisinant était déblayé par le ruissellement des eaux à partir du quaternaire. Par une véritable inversion du relief, ces tables se trouvent maintenant en saillie à l’image du plateau de la Serre.

Avec le temps, la décomposition du basalte libéra chaux et potasse et donna des terres fertiles ; tout le versant sud de la Serre était par le passé couvert de vignoble produisant un vin de qualité supérieure.

Bibliographie : Guide Michelin Auvergne, 1970

Sur ce croquis, l’ancienne vallée est esquissée en rouge

Personnages illustres

Claude MOSNIER

Né à Saint-Amant vers 1500, enseignant au collège de Clermont (lieu de ses études) où il tente d’implanter la Réforme. Son adhésion au Calvinisme lui impose de fuir à Lausanne. Revenu à Lyon en 1551, il est arrêté, déclaré hérétique et brûlé vif sur la place des Terreaux le 30 octobre de cette même année.

Benoit MAUGUE

Né à Saint-Amant en 1657. Médecin de la faculté de Paris, il s’occupe beaucoup de botanique. Il suit comme médecin les troupes du maréchal De Broglie, seigneur de Saint Amant, à Mayence et à Strasbourg où il est nommé inspecteur général des hôpitaux d’Alsace. Il est proposé pour être premier médecin du roi Louis XIV, mais il refuse ; Anobli par Louis XV, il se retire à Saint Amant puis à Clermont où il décède en 1749.

Agénor BARDOUX

Né à Bourges le 15 janvier 1829, mort le 23 novembre 1897 à Paris, était avocat à Clermont-Ferrand et n’hésitait pas à professer sa foi républicaine.
Il fut conseiller général du canton de Saint-Amant-Tallende de 1871 à 1895 et président du Conseil Général du Puy-de-Dôme de 1878 à 1883.
Il devint conseiller municipal de Clermont-Ferrand en 1869, maire de 1870 à 1871. En 1871, il fut élu député du Puy-de-Dôme à l’assemblée nationale, puis réélu en 1876 et 1877. À l’Assemblée, il était président du groupe centre gauche, ardent partisan de la République mais non anticlérical.
Ministre de l’Instruction Publique, des Cultes et des Beaux arts en décembre 1877. Il démissionna en 1879 et ne fut pas réélu député en 1881, mais fut nommé sénateur inamovible en décembre 1882.
Son fils Jacques BARDOUX (né à Versailles le 27 mai 1874 et décédé à Saint Saturnin le 15 août 1959) fut sénateur. L’un de ses arrière-petit-fils, Valéry Giscard d’Estaing, fut lui-même député du Puy-de-Dôme, puis président de la République de 1974 à 1981.

Victor CHARRETON

Né à Bourgoin, le 2 mars 1864, décédé à Clermont-Ferrand le 26 novembre 1936. A résidé à Saint-Amant de 1922 à sa mort.
Appartient à la génération de peintres de l’école française qui se consacre entièrement au paysage à la suite des impressionnistes. Il éprouve une véritable prédilection pour les paysages d’hiver auvergnats, les reflets roses, mauves et bleutés du soleil sur la neige, le givre aussi bien que les lumières plombées et les tons terreux lors de la fonte des neiges. Ses paysages printaniers et automnaux explosent de couleurs, de lumière dans les arbres et les massifs de fleurs, les jardins et les champs. Les couleurs sont alors saturées, les oranges, les jaunes et les rouges côtoient des verts de toute nature, les bleus et violets des ombrages.
Adolescent issu d’une famille aisée, il aime déjà la poésie et la peinture. Doté d’une grande sensibilité et très cultivé, il poursuit des études de droit et devient avoué à la Cour d’appel de Lyon. Il se marie en 1893 avec Elmy CHATIN fille d’un entrepreneur de La Sauvetat (Puy-de-Dôme).
C’est avec une vue de Montpeyroux qu’il expose la première fois en 1894 au Salon de la Société Lyonnaise des Beaux-arts. En 1902, il vend son étude pour se consacrer à son art. Utilisant aussi bien le carton que la toile, il se sert autant du couteau que du pinceau. En 1903, il cofonde avec le peintre Bonnard, le Salon d’Automne. Son succès est rapide et sa réputation dépasse vite le cercle des Salons. Il est décoré de la Légion d’honneur au titre de peintre en 1914.
Président de nombreux jurys d’exposition, il travaille à la rédaction d’articles sur la finalité de l’art et les théories des couleurs. Il se penche, par ailleurs, sur les techniques de conservation  des œuvres. Ces recherches lui font découvrir la peinture sur « finette » (étoffe pelucheuse) permettant de renforcer le caractère vaporeux de ses peintures.
L’acquisition, en 1922, du château de la Tour Fondue surplombant la Monne à Saint Amant-Tallende renforce encore ses liens avec l’Auvergne.
Il se concentre sur la neige et tente d’en extraire tous les aspects (glacé, poudreux etc.). Son œuvre est marquée par le traitement intimiste du paysage, préférant aux vastes espaces, des détails.
Il peint de nombreuses vues de la vallée de la Monne et de son pont, depuis le jardin de sa demeure. A l’instar de Monet, Victor Charreton acquit les peupliers près du pont de la Monne pour les sauver de la hache : il est vrai que ces arbres magnifiques deviennent de véritables flèches lumineuses à l’approche de l’automne.
Artiste de premier plan, son succès se vérifie toujours aujourd’hui. Il côtoyait de nombreuses personnalités (critiques d’art, politiques, peintres etc.). Son appartenance à l’École de Murol constitue un atout majeur pour celle-ci.

musee-murol.fr

Louis DARTEYRE

Né le 9 décembre 1870 à Espinchal, mort le 25 octobre 1932 à Saint-Amant-Tallende.  Sénateur du Puy-de-Dôme de 1927 à 1932.
Médecin à Saint-Amant-Tallende, Louis Darteyre, fut élu dès 1900, conseiller municipal, et, la même année, conseiller général par 1 555 voix sur 1 595 votants. Il devint maire de Saint-Amant-Tallende en 1909 et ces mandats lui furent toujours confirmés par la suite.
Sollicité par ses amis socialistes de donner son nom à une candidature de principe aux élections sénatoriales de 1927, il y consentit. La renommée et la considération qu’il s’était acquises dans son département au cours d’une carrière de dévouement à la chose publique firent le reste. Ainsi, sans l’avoir recherché, sans campagne, ni profession de foi, il se trouva en tête dès les premiers tours de scrutin et fut élu au troisième tour, le 9 janvier 1927, par 404 voix sur 1 075 votants. Il fut admis au Sénat le 13 janvier 1927.
Au Sénat, Louis Darteyre sut concilier les devoirs de sa charge nouvelle avec le souci d’appartenir avant tout, comme par le passé, à ses compatriotes. Membre des Commissions de l’hygiène et de l’agriculture, où il fit apprécier une « attitude réfléchie et déférente », il ne prit que peu de part aux débats publics. En 1931, il rapporta au nom de la commission de l’agriculture, le projet de loi modifiant les titres III et V du Livre 1er du Code du travail et l’article 2 101 du Code civil, et, en 1932, au nom de la même Commission, la proposition de loi modifiant l’article 105 du Code forestier concernant la répartition des affouages.
Le 25 octobre 1932, en cours de mandat, Louis DARTEYRE succombait brutalement, emporté par une crise cardiaque alors qu’il parcourait en voiture les routes de sa chère Auvergne. Il avait 62 ans.

Jean-Marie VILLOT

Né le 11 octobre 1905 à Saint-Amant-Tallende et mort le 9 mars 1979 à Rome.
Cardinal secrétaire d’État de Paul VI, Jean-Paul 1er et Jean-Paul II de 1969 à 1979.
Ce fils unique perd sa mère à l’âge de 8 ans. Son père, Joseph fut maire de Saulzet-le-Froid de 1904 à 1920. Très tôt, cet enfant réservé pense au sacerdoce. Une partie de ses études secondaires se déroulent à Lyon (1923 – 1925). Puis il entre au séminaire des Carmes à Paris. Après son ordination sacerdotale le 19 avril 1930, il continue ses études à Rome et soutient un doctorat de théologie à Paris en 1934.
Mgr Pierre-Marie Gerlier, alors évêque de Tarbes et Lourdes, l’implique dans la préparation du Triduum de la Rédemption célébré dans la cité mariale en 1935. Celui qui est devenu le cardinal Pierre Gerlier ne l’oublie pas et lui confie la charge de professeur de morale à la Faculté de Théologie de Lyon et de directeur de la maison universitaire des prêtres.
Sa nomination au secrétariat général de l’épiscopat français nécessite des voyages à Rome. Il est alors en position d’intermédiaire et de conseiller dans les négociations préparatoires de normalisation des relations entre l’État français et le Saint-Siège.
Rapidement proposé comme évêque, il devint auxiliaire de Paris en 1954, en assumant toujours le secrétariat général de l’épiscopat. Le cardinal Gerlier le demande comme coadjuteur à Lyon. C’est à ce poste qu’il participe activement au concile où il est secrétaire général adjoint. Sa connaissance des milieux romains fait merveille.
Il est nommé cardinal lors du consistoire du 22 février 1965 avec le titre de cardinal de la Trinité des monts. En deux ans seulement de présence effective, il lance son diocèse dans les réformes proposées par le concile et élabore la création du diocèse de Saint-Étienne (effective en 1970).
Mais Paul VI a été séduit par ce français diplomate et organisateur. Dès 1967, il lui confie des responsabilités romaines (direction de la Congrégation du Concile, qui deviendra la Congrégation du Clergé en Août 1967) auxquelles il se donne sans compter. Il voyage beaucoup pour connaître la vie concrète de ce clergé dont il a la charge, se souciant de sa formation et de sa relation aux populations, aux dépens de sa propre santé.
Cet homme de confiance permet à Paul VI, en le nommant Secrétaire d’État en 1969, de confirmer la volonté d’internationalisation de la Curie romaine. Les difficultés ne manquent pas, et le cardinal Villot aura à intervenir au premier plan de la politique internationale du Vatican : il ouvre des relations diplomatiques avec 25 pays et cherche à nouer des relations avec les états marxistes.C’est lui qui se retrouve, de fait, responsable de l’Église à la mort de Paul VI. Il préside donc l’ouverture du conclave. Une profonde amitié s’épanouit avec le nouveau pape Jean-Paul 1er : «J’ai vécu auprès du pape Jean-Paul une expérience ecclésiale unique, d’affection et de confiance»,mais cela ne dure que 33 jours !
La mort brutale du pape et la préparation difficile du nouveau conclave sont une lourde épreuve. Jean-Paul II lui demande de rester quelques mois, le temps de lui trouver un successeur. Ce genre de chose ne s’improvise pas, mais la santé fragile du cardinal usé et le rythme du jeune pape débouchent sur une aggravation brutale d’une double pneumonie. Il meurt le 9 mars 1979.
Sa devise était « Auxilium a Domino » (Le secours vient du Seigneur).

Marguerite de Valois dite « Reine Margot »

Fille de Catherine de Médicis, arrêtée au château d’Ybois près d’Issoire, elle est conduite au château de Saint-Amant avant d’être transférée à Saint-Saturnin le 6 novembre 1586.
Entraînée dans le tourbillon sanglant des guerres de religion, rejetée par son mari Henri de Navarre (futur Henri IV) et détestée par son frère Henri III devenu roi de France, Marguerite de Valois fuit la ville d’Agen en septembre 1585. Elle se réfugie d’abord au château de Carlat en Haute Auvergne où elle y demeure durant une année avant d’être obligée de prendre la route de la Basse Auvergne. Elle espère trouver refuge au château d’Ybois (1) situé sur la commune de Flat près du pont d’Orbeil, mais elle tombe dans un piège : le roi a ordonné son arrestation. C’est le marquis de Canillac qui s’en charge.
Marguerite est conduite au château de Saint-Amant après une halte à Mirefleurs. « Entourée d’hommes en armes, elle franchit la rivière la Monne et les rives inondables, tout près du moulin adossé aux murailles du bourg et passe la porte méridionale. On la conduit au château de Murol qui domine les remparts. La troupe emprunte l’étroite ruelle qui court le long des fortifications ».
On ne sait si elle y réside un jour, deux jours ou plus. Le 6 novembre 1586, elle est transférée au château de Saint-Saturnin, fief de la famille La Tour d’Auvergne dont est issue Catherine de Médicis. Marguerite reconnait les lieux, elle y est passée vingt plus tôt avec son frère Charles IX.
Le jeudi 13 novembre 1586, Canillac reçoit l’ordre de transférer sa captive à Usson où elle y sera surveillée par une cinquantaine de gardes suisses.
Son consentement au divorce que voulait obtenir son volage époux devenu roi de France en 1589 (Henri IV) après l’assassinat d’Henri III, fut le prix à payer pour revenir à Paris et y vivre en paix les dix dernières années de sa vie (elle décède en 1605).
(1) Le château a été détruit en 1633 sur ordre de Richelieu

Bibliographie : Notice sur Saint-Amant, A. Fontainas, 1866 Grand dictionnaire historique du département du Puy de Dôme, Ambroise TARDIEU, 1877 Dictionnaire des Parlementaires français, Jean Jolly (1960/1977) Histoire des communes du Puy de Dôme, André Georges MANRY et Pierre François ALEIL, 1987 Victor Charreton, Valérie HUSS, 1987 Margot, Reine d’Usson, Alain MOURGUES Le Cardinal Villot, père Antoine Wenger, 1989 Hommes et femmes célèbres ou remarquables d’Auvergne, Jacques GIRARD, 2005 Un magicien de la couleur : Victor Charreton publié par l’association des amis de Victor Charreton, présidée par Robert CHATIN

Patrimoine

Blason – Chateaux

Dès 1698, la ville de Saint Amant portait un blason « d’azur à trois tours d’or » par référence aux trois châteaux de Murol , de la Barge et de la Tour Fondue.

Le château de Murol XIIIème

Mentionnée dès 1262 comme appartenant à Bertrand de la Tour, cette habitation est alors désignée «forteresse de l’église de Saint-Amant », car elle était attenante à l’église qui fut utilisée pour le service paroissial jusqu’à la construction de l’église actuelle, débutée en 1858.
Le château (inv. M. H., 13 août 1963) a fait l’objet de plusieurs modifications et restaurations : 1390, 1629, … et la dernière au XIXème siècle pour M. Anatole Cousin de La Tour-Fondue dont la famille était installée à Murol depuis 1735, qui le conserva jusqu’en 1918, date à laquelle elle le vendit à M. René Giscard d’Estaing.
Le château comprend trois corps de bâtiments disposés autour d’une cour intérieure qui correspond à l’emplacement de l’ancien cimetière.
Au Nord se trouve l’ancienne église d’époque romane orientée à l’Est. Une terrasse bordée par un mur crénelé avec échauguettes posées au-dessus d’un portail néo-gothique joint le chevet à l’extrémité nord du corps de logis oriental. Celui-ci de plan rectangulaire est flanqué à ses angles nord-est et sud-est de tours rondes à bases talutées, couvertes en poivrière. Profondément remanié, ce bâtiment est couvert d’une haute tribune à quatre pentes. Sa façade sur la cour intérieure se développe entre une tour à poivrière ajoutée au XIXe siècle et une tour carrée ancienne renfermant l’escalier à vis.
Le corps de logis sud, prolongé à l’ouest par une terrasse crénelée moderne, abrite au premier étage une grande salle dont les deux travées sont voutées d’ogives.
Sur l’extérieur dominant le cours de la Monne et le vieux pont gothique qui l’enjambe, les façades des corps de logis ont été peu modifiées, à l’exception du crénelage refait. Une tourelle portée en saillie par des corbeaux les termine à l’Ouest et trois contreforts les soutiennent. Les fenêtres qui y sont percées sont à croisées avec grilles au premier étage.

Le château de la Barge

L’ensemble de cette maison forte présente un quadrilatère irrégulier, formé par de hautes murailles qui étaient couronnées de créneaux avec une tourelle à chaque angle. Au milieu de la cour, on voyait en 1450 une tour ronde très élevée et soutenue par un éperon. Au début du XVI ème siècle, cette maison forte dotée d’une chapelle s’appelait la « tour Boyer » du nom de son propriétaire Thomas Bohier (ou Boyer) seigneur de Saint-Cirgues. Ce château vint ensuite à la noble maison de la Barge, qui lui donna son nom à partir de 1589.
Les jésuites, qui dirigeaient le collège de Clermont, l’achetèrent en 1643 et le conservèrent jusqu’à leur expulsion de France en 1762.  Après eux, jusqu’à la Révolution, le collège de Clermont continua à en percevoir les revenus.
Vendu nationalement à M. Maugue, puis cédé à Thomas MEGE qui fit démolir plusieurs étages de la Grande tour vers 1810 (son neveu acheva la démolition en 1825).
La belle porte d’époque Renaissance, donnant accès à la cour intérieure, est ornée d’un écu où se lit la devise latine : verba volant scripta manent (les paroles passent, les écrits restent).

Le château de la Tour Fondue

Ce château donnait à l’origine, à son propriétaire, des droits importants sur la ville de Saint-Amant qui lui permettaient de s’en dire seigneur. Ce dernier possédait, outre le château, deux fours banaux (rue des forgerons et quartier de la Farge) et trois moulins : un au pont de la Monne et deux sur la Veyre.
Il est probable que ce château doive son nom à la chute de sa plus haute tour, car, au moyen âge, l’adjectif fondu est synonyme de tombé.
Ses premiers propriétaires sont issus de la noble maison de Vassel qui possédait une partie des terres de Vertaizon. En 1315, un seigneur de Vassel est qualifié de seigneur de Saint-Amant et de La Tour Fondue.
Cette demeure chargée d’histoire, qui domine la vallée de la Monne, séduit le peintre Victor Charreton qui en fait l’acquisition en 1922.

Fortifications

Les premières fortifications de Saint-Amant étaient complètement ruinées à la fin de la guerre de Cent Ans. En 1443, les habitants « pour seurté, retraict et salvacion d’entre’eulx et de leurs biens et choses, … pour obvier aux grans dommages, pilleries et roberies et ranconnemens qu’ils ont et souffrent chascun jour pour le faict et occasion des guerres » demandèrent au roi Charles VII l’autorisation de fortifier leur ville. Celle-ci fut accordée en mars de la même année par un édit signé à Tours. Selon ses termes, ils pouvaient construire « murs, fossez, paliz, pont-leveys, portaulx, tours, guérites, barbe‑canes et autres fortifications… telz que bon leur semblera ». Cela sous la surveillance du bailli de Saint-Pierre-le-Moutier, alors chargé de veiller aux intérêts du roi en Auvergne, apanage du duc de Bourbon. Bertrand de la Tour, qui était alors seigneur de Saint-Amant, donna son adhésion à cette permission.
En 1450, par un de ses dessins, Revel nous donne un bon aspect de Saint-Amant. Celui-ci est réalisé en regardant le village vers le Nord. Le village est entouré d’un rempart peu élevé et sans créneau ; il n’en subsiste rien sauf une tour à l’angle sud-est, mais on en reconnaît le tracé dans l’agglomération actuelle. Ce mur est percé d’une porte, aujourd’hui disparue, de l’extérieur, on y accède par un pont traversant la Monne qui existe toujours. A sa droite, Revel a indiqué un moulin dont la hauteur a été rabaissée, mais son bief est toujours alimenté.
Dans l’intérieur du village, Revel a indiqué à gauche la Tour-Fondue, grosse tour carrée qui, remaniée, existe toujours ; au centre, l’ensemble complexe de l’église et du château de Murol (au XIXe siècle, l’église a été en grande partie démolie et le château profondément transformé) ; enfin, à droite, la haute tour de la Barge, aujourd’hui démolie.

Publications

L’association «Saint-Amant Histoire & Patrimoine», créée en juillet 2015, a pour ambition de réaliser des publications, expositions, conférences, visites guidées sur ces thèmes à l’échelle du territoire de la commune de Saint-Amant-Tallende.
Le premier «Cahier de Saint-Amant» sur l’école privée Sainte-Cécile, s’inscrit dans le projet de réaliser une collection de livrets thématiques sur des sujets très divers. L’ordre d’édition n’est pas l’expression d’une priorité ou préférence, mais résulte uniquement de l’aboutissement des travaux de recherches et de rédaction dans lesquels nos adhérents s’engagent.
Ce travail, comme ceux à venir, n’aurait pu être mené à bien sans le concours de Saint-Amantois, parfois anonymes selon leur souhait, parfois cités, qui mettent à notre disposition des documents ou racontent leurs souvenirs. Qu’ils en soient ici remerciés, l’association étant bien là dans un de ses objectifs de création d’une dynamique d’échanges avec les habitants de notre belle commune.
Les cahiers, finalisés ou en préparation, traitent des sujets suivants :

L’école Sainte-Cécile

Ce cahier relate la genèse de cette école congréganiste créée par les sœurs de la Miséricorde de Billom, son histoire et son fonctionnement. Il a été élaboré par Christiane BOUCHET et Patrick DE SALINS après réalisation d’interviews et d’investigations documentaires, avec une mise en pages de Jacques BOUFFIER.

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Les écoles publiques

Si l’on attribue couramment à Charlemagne d’avoir inventé l’école et à Jules Ferry de donner à tous la chance d’y accéder, c’est en fait au député Louis-Joseph Charlier que l’on doit pour la première fois, en 1793, l’idée d’un enseignement primaire obligatoire, laïc et gratuit.
Depuis plus de deux siècles «l’instruction publique» a évolué, mais l’école est restée l’âme de nos villages. Nos années d’école primaire nous ont permit d’assimiler la lecture, les mathématiques, les rudiments d’un comportement citoyen… Cette période d’apprentissage intense nous laisse toutefois des souvenirs délicieux.

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En complément des manifestations organisées par les sapeurs pompiers, l’association célèbre le cent-cinquantenaire de la création du corps de Saint-Amant-Tallende par l’édition d’un cahier spécifique retraçant son histoire.

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Nos poilus

L’objectif est de mettre en lumière la mémoire de nos soldats, morts pour la France, dont les noms sont gravés (ou pas) dans la pierre de notre monument aux morts, en retraçant leurs parcours, leurs vies brisées. En effet, chacun d’eux mérite l’hommage dû à son destin singulier en rappelant le sacrifice auquel il a consenti.
Nous réalisons des recherches sur leur environnement familial, âge, métier, parcours militaire, constituant ainsi la biographie de chacun d’entre eux. Il n’y a pas de petite histoire, mais des vies toutes différentes et invariablement tragiques.
La parution du premier tome concernant les poilus morts entre 1914 et 1916, est prévue pour novembre 2016 (cf. onglet infos pratiques).

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Infos pratiques

Collecte d’informations

L’association trouve prioritairement ses sources dans l’exploitation des archives communales, départementales et nationales. Mais celles que nous souhaitons privilégier sont avant tout celles que vous détenez, et que vous considérez à tort anodines.
Vos souvenirs oraux et documents nous intéressent !
N’hésitez pas à contacter l’association ou l’un de ses membres (cf coordonnées ci-après). Tous les documents sont rendus sans délais après avoir été scannés.

Se procurer un cahier

Les cahiers seront mis en vente lors des manifestations organisées ou auxquelles participe l’association (visites guidées, journées du patrimoine, expositions, conférences, forum des associations…).
L’affiche annonçant chaque publication, dans les lieux publics et commerciaux, ainsi que sur ce site, apportera des précisions complémentaires.

Coordonnées de l’association :

Histoire et Patrimoine

20, rue de la Chapelle
63450 Saint-Amant-Tallende

E-mail : saintamanthistoireetpatrimoine@gmail.com

Conseil d’administration :

Christiane BOUCHET, Jacques BOUFFIER, Claude CHABERT, Constance GISCARD D’ESTAING, Gérard NOYEL, Patrick DE SALINS, Serge TOURET et Paul VIALATTE.